L’étalo’, à quoi ça sert ?
Dans votre devis, vous voyez toujours cette ligne « étalonnage ». Parfois sans savoir en détail à quoi cela correspond, vous imaginez que cela signifie régler des choses.
Dans votre devis, vous voyez toujours cette ligne « étalonnage ». Parfois sans savoir en détail à quoi cela correspond, vous imaginez que cela signifie régler des choses.
Pas mal ! Il s’agit d’une part de régler les niveaux de l’image, d’autre part de donner une teinte « émotionnelle », un style à vos images.
Des niveaux, comme l’horizon ? Non, comme des niveaux de lumière, de couleur et de saturation.
Ah, si c’était aussi simple !
Malheureusement de nombreux facteurs font que l’on n’obtient pas toujours exactement la même image :
– passage de nuages
– maquillage, carnation
– qualité de la lumière (ah, l’éclairage jaune en bureau !)
– teinte « naturelle » de chaque objectif
– changements d’exposition lors du tournage (séminaire par exemple).
De plus, nos caméras tournent dans un espace colorimétrique dit « log ». Pour faire simple c’est comme si la caméra nous générait un fichier zippé, que l’on devrait dé-zipper à l’étalonnage pour en obtenir toutes les informations utiles.
En photographie, cela correspond au passage d’un RAW (données brutes, image désaturée et décontrastée) au JPEG.
Lors de la première passe d’étalonnage, dite « primaire », nous allons faire rentrer les niveaux de luminosité, de couleur et de saturation dans des normes.
Cela nous permettra de corriger les teintes et valeurs de luminosité (des noirs trop bleutés, pas assez denses, etc).
Nous utilisons pour cela différents outils vidéo et des télécommandes (vous en avez peut-être déjà vues, avec des boules noires ou rouges). Afin de régler au mieux l’image, nous travaillons dans des studios d’étalonnage avec des écrans strictement calibrés afin de s’assurer que ce que nous voyons, sera ce que vous verrez.
A la fin de cette étape (on parle de passe d’étalonnage), nos images se correspondent entre elles : vous n’aurez plus d’impression de choc en passant de l’une à l’autre en regardant votre film.
Mais nous pouvons aller plus loin.
Lors de cette deuxième étape, nous allons pouvoir styliser nos plans un à un :
– renforcer telle ou telle teinte
– remodeler la lumière zone par zone
– changer les couleurs de façon spécifique
– ajouter du vignettage pour recentrer l’attention sur le centre de l’image
– atténuer du bruit numérique
– travailler les carnations, etc
C’est comme si l’on photoshoppait vos images, mais sur un film !
Parfait, nous avons une image belle, des plans cohérents entre eux et étalonnés pour que chacun soit le plus beau possible, au service de notre histoire.
Mais nous pouvons encore aller plus loin : styliser notre image. Lui donner une teinte sur l’intégralité d’une séquence par exemple. La tristesse se voit plutôt sombre et bleue, l’amour est blanc éclatant.
Nous allons donc pouvoir orienter les sentiments (en plus du montage et de la musique), vers telle ou telle émotion.